Incertitude

par Marie Léger-St-Jean

Malgré les représentations visuelles qui permettent de voir clairement que des résultats se chevauchent, il y en a quand même pour ignorer l’égalité statistique:

Extrait d'un tweet de Vincent Marissal (Québec solidaire) citant une projection électorale le mettant en égalité statistique à la première place dans Rosemont
Source: Vincent Marissal, Facebook.

Les modèles de Qc125 et de Too Close To Call, ce sont une série de règles qui disent comment traduire les données nationales dans chaque circonscription. Sauf que ce sont aussi des simulations.

Plutôt que de rentrer directement les chiffres des sondages dans un calculateur (une feuille Excel, par exemple), ils demandent à un ordinateur de générer aléatoirement des distributions qui correspondent à ce que donne les marges d’erreur des sondages. C’est comme ça qu’ils obtiennent leurs intervalles et les pourcentages de chances que chaque parti gagne.

Indécision et personnes discrètes

Ça, c’est l’incertitude statistique. Et l’incertitude humaine? L’indécision des électeurs et électrices qui n’ont pas la tête aux élections ou qui contemplent les choix offerts et désespèrent? C’est ce sur quoi ces modèles ne mettent pas l’accent parce qu’ils misent sur le problème qui turlupine les maisons de sondage depuis le début: la répartition des personnes indécises.

La répartition des personnes indécises sert à prédire le résultat d’une élection. En effet, on ne peut pas voter «Je ne sais pas». Le jour du scrutin, les personnes qui ont donné cette réponse dans un sondage voteront pour un parti ou pour un autre, se déplaceront pour annuler leur vote ou resteront à la maison.

En faisant la répartition des personnes indécises, les maisons de sondage et les projections essaient de deviner dans la catégorie dans laquelle tomberont les personnes indécises qui ont été sondées pour obtenir une prévision qui s’approchera le plus du résultat de l’élection.